Aigrefeuille rencontre du 20 Mars 2017
Aigrefeuille rencontre du 20 Mars 2017
Vos souvenirs sur les Américains en Charente Maritime 1951-1967
Croix Chapeau, Laleu Jeumont, Fontenet Aufredi sont des noms qui restent dans les mémoires de celles et ceux qui ont connu cette époque où les camions GMC et les Dodge des Américains sillonnaient les routes de nos villages. Nous étions admiratifs quand passaient les belles Chevrolet, les Cadillac et les Pontiac des familles qui logeaient dans les villages.
Un documentaire intitulé « Au temps des Américains » est actuellement en cours de préparation et sera diffusé prochainement sur FR3 et la chaîne Histoire.
Ce film est réalisé avec le soutien du département de la Charente Maritime et celui du Ministère de La Défense. Il est coproduit par France3 Nouvelle Aquitaine.
Le lundi 20 Mars 2017 une rencontre fut organisée à la mairie d’Aigrefeuille par l’équipe qui prépare ce documentaire .Cette sympathique rencontre a permis de recueillir les souvenirs d’une dizaine de personnes qui ont parlé de cette époque.
Clic sur la photo pour l'agrandir avec le zoom
Photo du groupe le 20 Mars 2017 à la mairie-Photo François Vivier
De gauche à droite : André Audry du Thou Claude Moinet qui se souvient surtout des familles américaines qui vivaient à Puydrouard.
Jean Luc Dupas de Croix Chapeau. René Pinaud. Claude Gaucher qui a assisté à la construction des premiers cantonnements sur le camp.Domique Gassuaud de Croix Chapeau.
Serge Dérès qui habitait dans le bourg d'Aigrefeuille.James Piron de Croix Chapeau.Didier Roten et le caméraman sont à droite de la photo.
Les travaux de construction du camp de Croix Chapeau ont commencé en 1951.Le camp Américain de Croix Chapeau qui était un hôpital et un dépôt de médicaments employait de nombreuses personnes d'Aigrefeuille, de Forges, du Thou , de Croix Chapeau et de toutes les communes alentour. Ces personnes occupaient des emplois dans les nombreux services qui étaient nécessaires pour le bon fonctionnement de l'hôpital: Magasins, cuisines, entretien des espaces verts, du cinéma, du bowling.
En mars 1966, la France annonce son retrait de l’OTAN et le Général de Gaulle laisse un an aux Alliés américains et canadiens pour évacuer les bases de l'Hexagone.
Si vous avez des souvenirs , des anecdotes, des photos, des films ils sont les bienvenus pour compléter ce documentaire. Vous pouvez contacter les réalisateurs du film qui est en cours de préparation à l’adresse ci-dessous
ANEKDOTA Productions -4 Rue de la Désirée -17000 La Rochelle -Téléphone : 05.46.41.12.683
Email : anekdota@wanadoo.fr
Site internet Anekdota
https://www.anekdotafilm.fr/documentaires/au-temps-des-americains
Tous les films sont ci dessous
René Pinaud
René Pinaud avait apporté avec lui une agrafeuse américaine qui lui avait été donnée par John Apostle qui fut plus tard maire d'Aigrefeuille.René Pinaud fondateur du Bulletin "Aigrefeuille et son histoire" et Claude Gaucher ont aussi évoqué le souvenir de Madame Bodin la boulangère de Saint Christophe qui a perdu la vie suite à un accident avec un camion américain le 22 Novembre 1963 au carrefour de la route de Puyvineux et de la rue des Marronniers.René a parlé de Mr Tonneau le boucher qui était ce jour là en tournée et qui était dans la rue devant la maison de la famille Pinaud. Ce souvenir est toujours vivace car cette date du vendredi 22 Novembre 1963 est le jour où le président John Kennedy fut assassiné à Dallas.
René Pinaud avait apporté avec lui une agrafeuse américaine qui lui avait été donnée par John Apostle qui fut plus tard maire d'Aigrefeuille.
André Audry Le Thou
André Audry louait sa maison du Thou à une famille américaine.Il était alors militaire en Algérie.Il rappela qu'en 1917 l'armée américaine avait construit un camp en bois entre "la Folie" et Charmeneuil.Le puits qui servait à alimenter les locomotives à vapeur existe toujours à Charmeneuil. Un autre était situé en bordure du chemin qui va de "la Folie" à la maisonnette SNCF route du Thou à Puydrouard.André Audry fut secrétaire de la mairie du Thou et a bien connu Robert Bonjean.
Claude Gaucher
Claude Gaucher nous a appris que les terrains qui ont été concédés à l'armée américaine pour la construction de l'hôpital avaient fait l'objet d'une expropriation en 1940 dans le but d'aménager un aérodrome.Ils appartenaient donc déjà "à l'Etat".Au sujet de l'aérodrome prévu sur les terrains du camp américain,Claude Moinet indiqua qu'un terrain d'aviation avait été aménagé sur le "fief de Paquette" vers 1938.(voir page Francois de la Bouchère).Claude Gaucher rappela que le cinéma qu'il y avait sur la camp était accessible de temps à autre aux habitants d'Aigrefeuille.Il y avait chaque année un journée "portes ouvertes".Il raviva nos souvenirs en évoquant les bars qui s'étaient installés près des deux entrées du camp."Chez Jojo" était le nom du bar tenu par un Polonais route de Puyvineux. "L'Oasis" était le nom du café situé route de Croix Chapeau.
Serge Deres
Si je me souviens des Américains...et des Américaines ! moi , je parle de leurs belles voitures rutilantes avec leurs grands capots.Des noms : Vauxhall ,Dodge ,Oldsmobile ,Pontiac ...
J'avais sept ans en 1954 et à cette époque mes parents habitaient dans le bas de la rue de l'Anerie.Ils occupaient une maison appartenant à Mme Daguisé qui tenait une cordonnerie sur la place du village .Deux de mes voisins les plus proches étaient des soldats US dont la base était à Croix-chapeau . L'anglais nous était une langue hermétique mais ce n'était pas pour autant une barrière à la communication car nous avons fini par vraiment sympathiser avec l'un d'entre eux , Mr GRANT. Un personnage ,au nom prédestiné sans doute , un épicurien , un bon vivant qui préférait le whisky au jus de la treille .
Le soir ,quand il avait terminé sa journée au camp ,c'était toujours le même rituel .Il garait sa grosse Pontiac verte dans la cour de Mr Paul Chauveau ,ouvrait le coffre de sa voiture , un coup d'oeil alentour et il ouvrait une bouteille de whisky pour avaler une bonne rasade .
Il s'essuyait d'un revers de main ,refermait le coffre et rentrait chez lui . Mais , à peine avait-il dépassé notre maison qu'il se ravisait ,faisait demi tour pour regagner sa voiture.Alors,il ouvrait le coffre , prenait sa bouteille et s'octroyait une nouvelle lampée ! Après trois ou quatre "voyages" consécutifs à sa voiture , on ne le voyait plus repasser devant la maison ...
C'est en l'observant que ma mère, intriguée par son manège sut que tous les jours Mr Grant mettait un certain temps pour rentrer chez lui !Au demeurant ,John Grant était un homme charmant .Un jour , il nous avait accostés et distribués des chewing gum en plaquettes,des vrais!Avec quelques mots bredouillés en français , il avait fini par nous faire comprendre qu'à l'armée US, la tenue vestimentaire de l'uniforme devait -être impeccable et pour lui, les chaussures , c'était une véritable corvée .Il m'avait proposé alors un marché ,à moi le gamin de sept ans ." Tu cires mes chaussures ,et moi je te donne 1 franc par paire ! C'est comme ça que chaque soir ,j'avais deux paires de chaussures montantes de l'armée US à cirer et à briquer J'étais peut-être devenu à cet âge le premier cireur de chaussures non déclaré sur la place d'Aigrefeuille . J'avoue humblement et en reconnaissance à ma maman que c'était parfois elle qui passait la brosse à reluire ...mais c'était toujours moi aux yeux de John qui était le cireur de chaussures !
Claude Moinet
Mes souvenirs des années cinquante-Puydrouard et les Américains
Situé sur la route nationale qui va de la Rochelle à Surgéres,Puydrouard est un village où plusieurs familles américaines ont habité pendant toute la période où le camp de Croix Chapeau abritait un grand hôpital. En 1956 il y avait un trafic incessant de camions sur la route nationale. Les véhicules et les marchandises qui arrivaient des USA au port de la Pallice étaient transportés par ces camions qui allaient au camp de Fontenet près de St Jean d’Angély, au camp de Châteauroux, au camp de Chinon et plus loin encore.Il y avait aussi les Américaines (non, pas les voitures je veux dire les épouses des officiers US du camp de Croix Chapeau) qui venaient acheter des œufs chez notre grand-mère Foullonneau. Avec mon cousin Jean Pierre on allait souvent à « la carrière des américains » qui était sur la route de Forges. On y trouvait des objets qu’on n’avait jamais vus. On était fasciné par ces objets. C’est un peu comme ce film tourné en Afrique du sud qui montre des zoulous regardant une bouteille de Coca Cola tombée du ciel !!!! Les dieux sont tombés sur la tête.
Oui, avec Jean Pierre nous étions un peu comme les Zoulous mais des petits zoulous de Puydrouard. On trouvait des roues, des chariots que les enfants avaient reçus à Noël. Vous vous souvenez sans doute de ce petit chariot en métal de couleur rouge avec un petit timon à l’avant….
Et puis les Cadillac, les Pontiac qui stationnaient sur la place d’Aigrefeuille et un peu partout dans les villages.
Didier Roten et l'équipe de tournage Anekdota
René Pinaud - Serge Dérès et André Audry
Vidéo
US troops in training and life in barracks. Construction of the Croix Chapeau army hospital. France c.1953
La Presse
Un article sur le film en préparation a été publié sur l'Hebdo le jeudi 13 Avril 2017.N° 1016.
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Un article a ét publié par Sud Ouest le dimanche 16 Avril 2017.
La Rochelle se souvient de l’époque des bases militaires US
Publié le 16/04/2017 à 3h29. Mis à jour à 9h07 par PHILIPPE BAROUX.
Caserne Aufredi vendredi 14 Avril 2017. Au volant d’une rutilante Cadillac modèle 66, Charly Johnston, ancien GI venu à La Rochelle en 1961. Photo Pascal Couillaud
Didier Roten à gauche qui était à la réunion du 20 mars 2017 à Aigrefeuille-Charly Johnston au volant de la Cadillac de Bergevin et Marie Christine à l’arrière de la Cadillac Marie-Christine Le Bourhis qui a travaillé à Aufredi
Une équipe tourne un documentaire sur l’histoire des bases américaines dans le Sud-Ouest.
Elle conserve de la période un souvenir aussi frais que les 23 ans qu’elle avait alors. La mémoire de Danièle Garletti fait un bon de cinquante-cinq ans en arrière. Presque jour pour jour, au mois d’avril 62, elle venait d’être recrutée au QG américain, la caserne Aufredi qui héberge aujourd’hui le service de pensions des armées, en bordure de la place Verdun, à La Rochelle.
« Avec mon mari, nous venions d’arriver ici, je cherchais du travail. À l’office de tourisme, une dame m’a demandé si je parlais anglais, et elle m’a indiqué le QG. » Danièle se présente au poste de garde et n’entend pas la langue scolaire qu’elle a apprise, mais elle saisit les mots « left » et « right », à gauche et à droite. Elle trouve le bureau de recrutement des membres du personnel civil.
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http://www.sudouest.fr/2017/04/16/au-temps-des-bases-us-3370317-1220.php
Charly Johnston qui est au volant de la Cadillac est un ancien GI du camp américain de Fontenet.Au bar sur le port de la Rochelle avec Martine Dernoncourt
Un album a été publié sur la page facebook Surgères et Aigrefeuille le passé d'un canton-16 avril 2017.
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Lectures
Jean Pierre Mercier a écrit plusieurs livres sur les camps américains en France. Son site internet contient de nombreux documents et photos.
http://jeanpierre.mercier33.free.fr/camps_americains/index.html
Pour La Rochelle et Croix Chapeau plusieurs livres ont été publiés par Serge Extrade Francis-Lachaise-Martine Rivière Dernoncourt.
A l'heure où nous n'avons certainement jamais autant conservé de photos et de vidéos, nous demeurons démunis d'outils pour nous aider à en faire le tri
"L'instant que l'on capture n'est jamais banal, même quand on prend en photo des banalités. Le moment que l'on capture est finalement un moment trop difficile à penser sur le moment présent. C'est pourquoi on l'enferme dans une boîte. C'est un moratoire." C'est-à-dire un moment que l'on suspend pour pouvoir en profiter plus tard, pour pouvoir en vivre les émotions plus tard. "Ca fonctionne comme un bon vin. On vendange les premiers pas de nos enfants, la sortie avec le club de foot, la réunion de famille… Et puis on l'ouvre des semaines ou des années plus tard, pour en avoir encore le bouquet. A ce moment-là, on est plus disponible. On n'est plus en prise avec l'événement, on peut se l'approprier plus calmement, revivre ses émotions."
Hubert Guillaud Blog Le Monde
Source du texte ci dessus
Au sujet de l'aérodrome prévu sur les terrains du camp américain,Claude Moinet indiqua qu'un terrain d'aviation avait été aménagé sur le "fief de Paquette" vers 1938 et qu'il avait trouvé le manteau en cuir de l'aviateur François de la Bouchère dans le grenier de la maison de son oncle au mois d'Août 2015.Les aviateurs qui étaient à Paquette logeaient chez les habitants des Haies et de Virson.Cet aérodrome fut fermé en 1940 lors de l'arrivée de l'armée allemande au mois de Juin 1940 à la Rochelle et dans tous les villages alentour.Cet aviateur était logé dans la maison de la famille Moinet au centre du bourg de Virson.La roue du Morane Saunier qui s'est écrasé aux Haies avait été récupérée par mon père dans le champ de Bel air.Elle a longtemps servie de roue pour une brouette et j'en ai fait don au musée "Le Bunker de la Rochelle"en 2016.(voir page Francois de la Bouchère).
Article publié en Avril 2017
Mr REISIN
Date de dernière mise à jour : Dim 07 fév 2021