Rue de la Boule
UNE NUIT DE MARS 1963 RUE DE LA BOULE
Culture et agriculture ont toujours fait bon ménage au Lycée Agricole de Saintes.Dans les années soixante le théatre,la lecture,la musique,le cinéma étaient nos principales distractions avec le « Discorama » de Denise Glaser le dimanche après midi en noir et blanc au cercle des élèves.
En ce qui concerne la musique nous étions nombreux à nous être inscrits au programme des jeunesses musicales de France(JMF) dont les séances se tenaient le soir à Saintes.
Il y avait aussi le ciné club animé par Jacques Courcier notre professeur de français.(la cinémathèque de Saintes porte aujourd’hui son nom).C’est grâce à lui que nous avons vu les grands classiques du « Cuirassé Potemkine » à « Quand passent les cigognes ».Ciné club et JMF avaient lieu le soir en ville.
Il arrivait parfois qu’on prenne quelques libertés avec l’heure prévue de retour au lycée qui figurait sur les bons de sortie qui étaient tenus avec beaucoup de rigueur par Mr Lanternier.Ce fut le cas ce 7 mars 1963 où, après avoir fait une brève apparition dans la salle de concert des JMF on s’est vite éclipsé pour aller voir Johnny Halliday qui se produisait au Gallia.On a même réussi à se glisser un court moment dans la salle, Jean Jacques Debout et Sandi Shaw faisaient partie de la tournée dont j’ai retrouvé le circuit sur le site de Johnny.
03.03.63 CHATEAUROUX -04.03.63 ANGERS -05.03.63 LE MANS -06.03.63 LA ROCHELLE -07.03.63 SAINTES -08.03.63 PERIGUEUX -09.03.63 BRIVE 10.03.63 DECAZEVILLE.
Le site internet de 1963 ne parlant aucunement de nous je me dois de combler cette lacune…
Le concert des JMF était terminé depuis belle lurette quand nous avons pris le chemin du retour vers le lycée. Minuit peut être.Dans le froid de ce début de de mars nous étions une dizaine à cheminer à pied rue de la Boule quand notre groupe fut éclairé par les phares d’une voiture qui arrivait derrière nous.
La voiture s’arrêta et la porte s’ouvrit.C’était Jojo !!!avec son épouse Madame Desclaude et peut être une autre personne.
Montez Longueteau fut sa seule parole. Nous étions pétrifiés.Jean Pierre monta dans la Fiat 1500 et nous avons continué notre chemin sans parler. Aucun de nous n’avait imaginé rencontrer notre directeur Georges Desclaude à une heure pareille rue de la Boule? Pourquoi Longueteau ?Mr Desclaude avait il reconnu les autres ?Dans quelle situation allions nous retrouver Jean Pierre Longueteau en arrivant à la Pichonnerie ?Et qu’allait t il se passer demain pour nous tous ? Dans le noir nous avons rejoint notre dortoir. Longueteau était déjà couché. Rien ne s’est passé le lendemain. Aucun sermon, aucune allusion. Mr Lanternier ne fut probablement pas mis dans la confidence de cette rentrée tardive au Lycée.
Article écrit le 10 Juillet 2008
Claude Moinet
Promotion Ceres 1962-1965
Le 10 Octobre 2008 le journal Sud Ouest a publié plusieurs articles sur le centenaire dont celui qui racontait l'histoire de la nuit du 6 Mars 1963...
Date de dernière mise à jour : Mar 04 juil 2023